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MALNUIT
20 février 2008

Retrospective Malnuit à St-Marcellin (Isère)

12 ans après la mort de l’artiste, le Ville de Saint-Marcellin rend hommage à cet immense créateur si présent dans la mémoire des saint-marcellinois.

Peintures, dessins et textes.
Présentation de la réédition de son roman biographique : “Crobards".

 

Exposition à l'Espace Saint-Laurent et à la Galerie des Ursulines à Saint-Marcellin (Isère) France du 3 décembre 2007 au 31  janvier 2008

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Photos des peintures : Philippe Petiot  Affiche : Ana Cerqueira-Monteiro

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PierreBallouhey, Françoise Malnuit, Saïd Mohamed et Jean-Michel Revolbacaze_jeanmimomo4

 

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Discours de Pierre Ballouhey au vernissage de l’expo Malnuit en janvier 2008

Je remercie la ville de Saint-Marcellin et l’Office du tourisme pour cette vraiment belle rétrospective Malnuit. Merci aussi à Françoise qui s’est vraiment décarcassé pour rassembler toutes ses peintures et pour les accrocher.

En tout cas, ça fait vachement plaisir de voir toute ces peintures, côte à côte, encore une fois réunies. C’est pas souvent qu’on peut voir de la peinture de cette qualité. C’est vrai. Le beau catalogue, l’affiche, tout ce monde, c’est un temps fort de la vie culturelle de Saint-Marcellin.

Et en plus la réédition de Crobards par l’Arganier et Saïd Mohamed. Là, lui là. Il vous en lira une petite louche. Tout à l’heure. 

J‘ai toujours connu Malnuit, tout petit, je rencontrais ces trois enfants blonds clairs dans les escaliers, quand on allait chez nos cousins Rodet au dessus de la quincaillerie de la Grande-Rue.

… Je suis devenu son copain en classe de sixième, on était au coude à coude, au milieu de quarante élèves, face à la pédagogie loufoque de Monsieur Bourdeix, le légendaire prof d’anglais. On était deux au collège de Saint-Marcellin à dessiner tout le temps.  Moi, je ne dessinais pas de cuillères comme dans la pub, mais des petits dessins animés rapides sur des petits blocs de papier bien massicotés, des poivrots, des monstres, des caricatures de prof, des crottes de chiens, des biroutes, je faisais ça pour faire marrer, le coté artistique m’intéressais peu, j’allais droit au but :…le fou rire dans la classe et je le faisais bien. Malnuit, lui, c’était un vrai artiste, peinture à l’huile, toiles tendues, cadres, palette croûteuse, brosses plates, couteaux, médailles dans des salons régionaux, un vrai de vrai, pantalons de velours et pipe de bruyère. Ce qui lui plaisait, c’est l’humour, disons plutôt la déconne, mes saillies drolatiques l’épataient. Le monde de l’Art m’intriguait, je n’en connaissait que les jugements abrupts mon père, les pages du Dictionnaire et une visite au Louvre deux ans auparavant. Marché conclu, Malnuit m’initie à l’art, peinture, littérature, sa culture était immense, je n’ai toujours pas compris d’où il la détenait.  Moi, je lui apprends la poilante.

Quand les profs m’ont expédié aux Beaux-Arts à coup de pompe. J’ai retrouvé Malnuit, il y était déjà. On ne s’est jamais quitté. Complices qu’on était, comme il disait. Vieux complices.

 Les virées dans tous les bars de Grenoble, de Chambéry, sur la Cote, on vivait tout l’été à Saint Tropez de la vente de nos dessins, de nos peintures ou de nos craies sur les trottoirs. On the road. Kerouac en deudeuche from Grésivaudan.

 Quand il est revenu à Saint-Marcellin, je ne l’ai pas quitté de l’œil, on ne pouvait pas faire grand chose pour lui, on lui a fait une grande expo semblable à celle-ci. Mais, il avait choisit la pente douce.

 Je me souviens et je veux me souvenir de ce jeune homme cultivé, à l’intelligence vive, sur de sa valeur, capable de discuter des nuits entières de Vian, de Jarrie, de Beckett, de Pollock, de Nicolas de Staël … et puis de ce dessinateur surdoué, rapide, sans problèmes. C’est pour ça que je suis là, pour le Mazio de Crobards.

 Je ne peux pas vous parler de peinture, ça sert à rien devant cette peinture qui hurle, qui gueule, on la regarde ou elle nous regarde, et puis c’est marre. Si cette peinture vous parle, vous émeut, vous choque, c’est gagné. C’est de l’expression, c’était un digue de l’expression, écriture, peinture, biture, il cherchait toujours l’expression.

Malnuit n'a pas eu la patience, l’obstination, il s’est arrêté de peintre au moment où ça arrive, où la carrière d'un peintre commence, 52 ans… ou alors il a voulu réaliser la prédiction stupide que faisait la société de l’époque, les artistes seront maudits.

 En tout cas comme on disait avec Bédé, l’autre jour, il était bien chiant, mais il nous manque beaucoup.

 

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Commentaires
T
Bonjour, quelques expos anciennes de Malnuit sur ce lien. Amitié. Jean http://jbriselet.blog.lemonde.fr/2008/05/07/ou-lon-reparle-de-malnuit/
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